Pour mon premier blogue avec Chemin’être, j’ai le goût de me présenter mais aussi de vous expliquer le cheminement que j’ai dû faire pour me rendre ici aujourd’hui.
Bien installée dans mon magnifique bureau. Chandelle allumée. Douce musique dans le background. Verre d’eau et tasse à café. Je suis prête! Je m’appelle Melissa Della Scullion. Je suis une alliée autochtone. Je suis Irlandaise, Française et Algonquine. Je suis marié avec un homme de cœur depuis 16 ans et j’ai deux adolescents, l’un de 16 ans et l’une de presque 14 ans.
Mon parcours de vie n’a pas toujours été rose. J’ai grandi dans deux pôles, avec ma mère la semaine dans un milieu défavorisé, et avec mon père la fin de semaine dans un milieu très confortable. Durant mon adolescence, j’étais très en colère, j’étais une tuff et je me calissais pas mal de tout sauf mes amies. À l’âge de 15 ans, j’ai fait une tentative de suicide. Spontanément, je voulais mettre fin à la souffrance, à ce feu et cette colère intérieur dont je ne comprenais pas. En 24 heures, j’étais retourné chez moi comme si rien n’était. On m’avait posé quelques questions et je suppose que j’avais répondu les bonnes réponses.
À 22 ans, j’ai décidé de déménager de ce milieu défavorisé, et soyons franc, avec tout le respect que j’ai pour ma mère, je dois avouer qu’il s’agissait d’un endroit très malsain. Avec l’aide de mon père, qui était pas mal inconscient de ma réalité, je me suis acheté mon premier condo. Mon espace, ma place. De 22 ans à 27 ans, ce fût les meilleures années de ma vie (mais je sens enfin que les années à venir vont aussi être merveilleuse!).
À 26 ans, je suis tombé enceinte de mon fils. J’étais pleine d’énergie et je me sentais tellement bien de porter la vie. Quelques semaines après sa naissance, les choses ont changés. J’étais submergé d’anxiété, d’un sentiment constant de surcharge et d’émotion mélangée. J’ai fait ma première dépression officielle; une dépression postpartum. Je suis retourné travailler 7 mois après sa naissance, j’étais une femme de carrière, je ne désirais pas rester à la maison. Mon conjoint a donc pris avec grand plaisir les 5 mois restant. Pendant cette transition de ma vie, j’ai organisé notre mariage et le 25e anniversaire de mariage de mon père et sa femme. Nous avons aussi fait l’achat de notre première maison. J’étais malade mais très fonctionnel.
Lorsque ma fille est née 2 ans et demi plus tard, j’ai pris 18 mois de congé de maternité/parentale. Ma perspective face à mon rôle de mère et l’importance de ma carrière avait fait un 180 degré. Mes enfants passaient en premier. Au détriment de ma relation de couple, de mes relations amicales, de mes passe-temps et du grand moi intérieur. On refoule et on continue… comme un robot. Mais, en même temps, je remets tout en question constamment… mais je continue. Je pleure le soir quand je suis prise dans le trafic parce que je manque de temps avec mes bébés et je m’enferme dans ma chambre, 90 minutes après être arrivé à la maison, à pleurer parce que je suis incapable d’être mère. C’est trop dur!
Pendant plusieurs années, je change continuellement d’emploi, je cherche quelque chose qui me permettra d’être présente pour ma famille mais qui m’épanouira en même temps. Je cherche et je passe proche, à plusieurs reprises, d’acheter une entreprise pour être en mesure de gérer mon temps. Je rencontre des psychologues et lors de ma première rencontre, je disais toujours: « Je suis marié à un homme merveilleux, j’ai deux enfants en santé, un bon emploi, une famille qui m’aime, des bonnes amies mais je ne suis pas heureuse et je ne sais pas pourquoi. »
Je m’étais déjà fait dire que j’avais le mal d’être heureuse, le mal « heureuse ». Mais, je ne comprenais pas… Éventuellement, j’ai compris et je vous l’expliquerai possiblement dans un futur blogue.
En 2015, je frappe un mur et je tombe. Je pleure le matin, au travail et le soir… je n’ai pu de force pour me battre et je ne veux voir personne. J’ai le goût de me sauver (pas mourir) mais disparaître de cette vie que je me suis créé.
Nous sommes un vendredi, sur le point de partir au gros chalet dans les Laurentides avec la famille de mon chum, j’ai un rendez-vous en après-midi avec mon médecin qui me diagnostique d’épuisement parentale et de dépression. J’ai des médicaments à prendre et j’ai deux mois de congé de maladie pour prendre soin de moi. Prendre soin de moi… mais qu’est-ce que ça veut dire? Je n’ai pratiquement jamais su comment faire. C’est justement ce que j’ai à apprendre mais ça m'a pris du temps! (Oui, je suis quand même allé au gros chalet en famille. Ouf!)
Pendant ses deux mois, j’ai appris à méditer, j’écris beaucoup, je prends des marches, je dors et je pleure. Avec beaucoup de culpabilité, je réussis même parfois à aller faire du Zumba parce que j’adore danser. Mon médecin m’avait dit de ne pas rester enfermé et de faire des choses qui me faisait du bien à moi, sans conjoint, sans enfants. J’ai vu un travailleur social qui m’a vraiment aidé à décortiquer les différentes sphères de ma vie afin d’y intégré un peu plus de ce que je désirais. Le Grand Moi!
Suite à ce congé, je me suis fait une promesse de ne plus jamais me négliger… de ne plus jamais m’oublier. Est-ce que tout allait bien après? Est-ce que j’étais maintenant officiellement guérie et pleinement épanouie? Ah! Ah! Tellement pas. Mon mal être a continué d’exister pendant longtemps, et parfois encore aujourd’hui, j’y touche, mais de moins en moins parce que j’ai mon bagage à outils pour m’aider.
« Bon, je débats intérieurement, est-ce que je continue mon histoire? parce que ce n’est que le début, ou j’arrête ici parce que je ne veux pas que ce soit trop long pour mes lectrices/teurs… »
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Pour ce premier blogue, je vais m’arrêter ici mais j’aimerais tout de même vous expliquer rapidement l’intention et l’objectif primaire de Chemin’être. C’est une opportunité de cheminer en identifiant les bonnes ressources à ajouter dans sa valise de mieux-être. Je ne suis pas psychologue, je ne suis pas thérapeute et je ne peux pas vous guérir, mais je suis une personne de cœur qui a grandement cheminé avec sa santé et maladie mentale, et j’ai le goût de vous soutenir dans votre cheminement pour être une version plus saine de vous-même.
Un jour à la fois, on sème des graines qui nous amène à grandir pleinement vers notre propre épanouissement personnel.
Bon cheminement,
Melissa
NB : Je vous promets le reste de mon parcours dans un futur blogue!!
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